Elyx ou un petit bonhomme dessiné dans Paris

Aujourd’hui je vous présente un auteur que j’ai découvert il y a quelques semaines. Il s’appelle Yak et adore mettre en scène son petit bonhomme nommé Elyx, dans tout Paris. Yak a accepté de répondre aux questions de la Coutch.

Comment l’idée de mettre en scène un petit bonhomme dans Paris t’est venue ?
C’est la combinaison de plusieurs facteurs. Ça faisait des années que je travaillais sur le rapport entre la réalité et la fiction, notamment avec tout ce que permet le digital. Par ailleurs, j’ai toujours dessiné, j’étais dessinateur de presse il y a 20 ans et c’est resté un outil pour concevoir mes idées. Il y a 3 ans et demi, les deux se sont croisés. J’ai cherché un personnage le plus simple possible pour un maximum d’expression et très peu de temps après, j’ai commencé à le mettre en scène dans la réalité. Mon métier de réalisateur et tout mon travail sur l’image en tant qu’artiste digital ont pu s’exprimer à travers une expression low-tech, j’avais trouvé mon acteur principal et allais pouvoir exprimer toutes mes idées au quotidien.
Comment décrirais-tu ton travail ?
C’est un grand mix. Il y a un peu de dessin, un peu de photo, un peu de mise en scène, un peu de street art, un peu d’éditorial, un peu d’humour et de poésie, un peu de community management, un peu d’images de marque, un brin de journalisme tendance blog et un projet personnel, un rêve fou en tant qu’artiste de créer une œuvre qui puisse réunir des publics très différents, plutôt que de les diviser. Je ne sais pas quel nom tout ça a, mais j’ai le sentiment d’avoir inventé mon métier, au croisement de tout ce qui m’intéresse. Ensuite, mettre les choses dans les cases, ce n’est pas trop mon truc et c’est ce que j’adore par-dessus tout de notre époque, la capacité accrue de pouvoir se réinventer et penser en dehors des cadres. Je dis une capacité, mais il se pourrait bien que cela devienne une nécessité.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
A peu près tout : La vie, le quotidien, la nature, les expressions des gens, la lumière, une matière, une situation, une perspective particulière… En fait mon inspiration au quotidien se laisse totalement porter par l’improvisation. C’est la sérendipité. Je ne sais pas d’avance ce qui va se produire, mais je suis à l’affût de ce que peut offrir la journée. Cela me donne une très grande conscience du présent. Rien n’est écrit à l’avance, même si j’ai une sorte de « charte éditoriale » et un caractère particulier qui est celui d’Elyx que je respecte. Mes inspirations générales se puisent dans l’art contemporain, la musique (je suis un grand fan de jazz), le cinéma, l’univers geek (technologie, jeux vidéo, internet, blogs, chaînes Youtube) et plein d’autres.
Quelle est ta dernière BD coup de cœur ?
J’aime beaucoup les auteurs « issus » du web, blogueurs-dessinateurs : Boulet, Pénélope Bagieu, Marion Montaigne et plein d’autres avec une mention particulière pour Bastien Vivès qui a une dextérité et un humour qui m’impressionnent. D’une manière plus générale, je suis vraiment très impressionné par toute cette génération de créateurs et d’humoristes qui se sont réalisés sur le web. Je les suis avec intérêt depuis leurs débuts et suis toujours très heureux de les voir progresser, faire leur apparition sur Canal+ et autres. C’est une génération qui donne beaucoup d’optimisme et qui a énormément de talent.Quels sont tes projets à venir ?
Il y a beaucoup de choses en préparation, des projets d’édition, audiovisuels, d’exposition…
Elyx est notamment invité en octobre prochain au Japon à Tokyo pour une expo et une « Elyx Party » où le public sera invité à créer ses propres images. Dans la même idée, il y aura prochainement une application photo pour mobile pour permettre à tout le monde de mettre Elyx en situation dans sa vie quotidienne et le partager (iOs/Androïd/WindowsPhone).
Il y a tout plein d’autres choses en préparation que vous découvrirez dans les mois à venir, notamment un partenariat avec une instance internationale qui a été très séduite par le concept et la dimension universelle. Bref ce n’est que le début !